Sans rentrer dans le détail, car l’on pourrait passer beaucoup de temps à la définir, disons que la méditation dite « laïque » est une pratique de l’attention visant à obtenir un calme intérieur afin de libérer l’esprit du flot incessant de nos pensées et permettre une meilleure disponibilité à l’instant présent. En ce sens, elle peut être une technique d’apaisement du mental et des émotions. La pleine conscience, c’est ainsi une expression désignant une attitude d’attention, de présence et de conscience vigilante, qui peut être interne (sensations, pensées, émotions, actions, motivations, etc.) ou externe (au monde environnant, bruits, objets, événements, etc.). D’après le psychiatre Christophe André, la méditation « favorise un état mental qui prémunit contre le stress et la dépression ». Il est parfois jugé que le mot conscience est réducteur, ainsi en français on parle aussi de « pleine présence », de « présence attentive ». Il évoque également un « entraînement de l’esprit ».

Les principaux pionniers de cette forme de méditation occidentalisée sont Francisco Varela[1] et Jon Kabat-Zinn[2]. C’est à partir de leurs travaux essentiellement qu’on a pu découvrir en Occident la pratique de la pleine conscience / présence et ainsi l’installer dans le cadre scolaire, puisque dénuée de toute connotation religieuse.

Je précise cependant que c’est une pratique que je ne conseille pas en cas d’angoisse, de forte anxiété, de troubles psychiatriques. Et j’insiste sur la nécessité d’être méditant, formé et expert avant de la mettre en place avec des élèves, surtout si l’on touche aux émotions. Je pratique depuis des années la méditation laïque en classe et je conseille toujours mes collègues, en tant que formatrice académique, de se focaliser d’abord et surtout sur toutes les pratiques de l’attention visant à prendre conscience de la posture, du corps, du souffle, de l’ancrage et de ne travailler les émotions qu’après avoir acquis suffisamment d’expérience en la matière.

[1] Neurobiologiste chilien, diplômé de Harvard. Il a fait sa carrière en France au CNRS et a dirigé le laboratoire de neurosciences cognitives et d’imagerie cérébrale à l’hôpital Pitié-Salpêtrière. Pionnier de la recherche sur le cerveau des méditants par l’imagerie cérébrale, il décède en 2001, mais son travail est poursuivi par de nombreux chercheurs dont Antoine Lutz.

[2] Docteur en biologie moléculaire (Massachusetts Institute of Technology).

Selon Nicole Bouin, toutes les études menées ont montré les bienfaits de la méditation de pleine conscience/présence pour la santé physique et le cerveau. On observe en effet une densification de l’hippocampe, un changement de structure cérébrale, une meilleure attention et de meilleurs apprentissages, de meilleures capacités de compréhension en lecture. « On voit clairement que le bien-être constitue un facteur de réussite scolaire car il permet aux élèves d’utiliser de manière optimale les ressources dont il dispose. (…) C’est un élément constitutif de l’engagement et de la motivation des élèves (…) et qui permet, via l’engagement cognitif, de mieux réussir à l’école[1]», explique Julien Masson.

Citons les travaux effectués par Antoine Lutz, chargé de recherche au sein du CRNL, le Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon, qui depuis plus de quinze ans, s’intéresse à explorer quel est l’impact des pratiques méditatives sur le cerveau et le comportement. En effet, selon lui, « la méditation est un bon modèle pour pouvoir étudier le fonctionnement mental, son implémentation dans le cerveau et de voir aussi plus généralement quel est l’impact de ces pratiques sur la santé mentale et la santé physique[2] ». Antoine Lutz a en effet réalisé des études avec son équipe américaine notamment pour voir si le fonctionnement du cerveau d’un expert méditant était différent par rapport à celui d’une personne non méditante. Et ils ont pu mettre en évidence que des fonctions mentales comme l’attention, la régulation de la douleur ou encore l’empathie, avaient un corrélat neuronal différent. Dans un deuxième temps, ils ont réalisé les premières études longitudinales, pendant lesquelles ils ont suivi la même personne au cours du temps, avant et après la méditation, tout en mesurant soit des électroencéphalographies, soit l’activité dans le cerveau dans le scanner avant/après. Et c’est ainsi qu’ils ont pu « démontrer qu’un entrainement intensif de méditation, dans ce cas-là trois mois, changeait les capacités attentives des personnes et que les processus attentionnels étaient plus flexibles et plus stables chez les personnes qui ont fait un entrainement intensif de méditation par rapport à une population contrôle[3] ».

[1] Julien Masson, Bienveillance et réussite scolaire, Dunod, 2018

[2] https://fondation-entrepreneurs.mma/news/174822/antoine-lutz-la-meditation-est-un-bon-modele-pour-etudier-le-fonctionnement-du-cerveau.htm

[3] Idem

Les quatre phases de la méditation

L’un de mes objectifs est de montrer qu’une pratique laïque en classe est possible à tous âges, quels que soient le public et l’effectif. Etant face à mes élèves, je suis bien consciente de la réalité du terrain. J’explique donc en formation comment faire : de la séance uniquement basée sur la respiration, au programme annuel, en invitant le stagiaire à d’abord pratiquer lui-même. Il faut en effet « s’occuper de soi », pour ensuite pouvoir comprendre ce qui se joue dans la classe.

A ce titre, telle que je la pratique en classe, la méditation prend deux formes : elle peut être un « outil » qui va permettre de ramener les élèves au calme, à la conscience de leur respiration, de leurs mots, de leurs gestes, etc. Dans une pratique répétitive, l’élève va progressivement mieux se connaître, s’écouter, se comprendre et, de fait, s’accepter. Ceci est la clé de la connaissance, l’écoute, la compréhension et l’acceptation de l’autre. J’ai effectivement constaté que dans les classes se développaient un esprit de coopération, d’entraide, de solidarité. Le climat de classe en est donc positivement influencé. La méditation agit ainsi sur leurs compétences psycho-sociales.

La méditation peut, de fait, se pratiquer à tout moment au sein de la classe. Tout va dépendre de la raison pour laquelle nous la mettons en place. Elle peut ainsi se faire pour obtenir un moment de calme et d’attention en début de cours. Elle peut aussi trouver sa place en fin de cours, pour mieux préparer le cours suivant ou encore pour rentrer chez soi. Elle peut aussi être faite dans le cadre d’un atelier philo : elle est alors empreinte de la notion de philosophie traitée dans la question. Elle peut aussi se faire, sans objectif particulier…

A posteriori, on constate en tant que prof : une meilleure concentration de la part de leurs élèves, un amoindrissement de l’agitation de leurs pensées, une acuité intellectuelle, un meilleur esprit critique et une certaine prise de conscience de leur responsabilité citoyenne.

Ainsi, je peux prendre l’exemple d’une classe de 2nde qui a pratiqué la méditation laïque à partir notamment de séances inspirées du programme PEACE®. Les statistiques suivantes ont été réalisées dans le cadre de cette expérimentation menée en 2019.

Si j’interroge les élèves 78% d’entre eux répondent positivement à la question de la nécessité de la mise en pratique de ces séances de méditation. Quant aux parents de cette même classe : 61% répondent qu’il y a des répercussions positives de la méditation laïque sur leur enfant et 96% répondent qu’il s’agirait d’un atout pour leur enfant ! Dans le champ des « remarques », certains me remercient (25%), et la majorité explique que c’est un outil « très bénéfique », et qu’il s’agit « d’une très bonne initiative ». Beaucoup évoquent également un « réinvestissement à la maison » ou dans des « activités extrascolaires ».

PRESENTATION DU PROJET

Dans le cadre d’une volonté de faire du lycée Jean d’Ormesson un établissement pilote dans l’académie d’Aix-Marseille[1] en termes de prise en compte du bien-être de l’élève et de l’amélioration de ses apprentissages, nous avons proposé, à la rentrée 2021, un projet global, divisé en trois parties.

Le projet, dans sa globalité, visait à mener, dans différentes classes, sous différentes formes, des exercices de méditation de pleine conscience / présence spécialement créés et vérifiés par des enseignants-chercheurs scientifiques.

Les objectifs étaient d’améliorer la capacité d’attention et de concentration, de développer les compétences psycho-sociales, de participer à l’école inclusive en favorisant la coopération et l’empathie, de faire réussir l’élève en tenant compte du « facteur stress ».

1ère partie :

Plusieurs collègues ayant suivi soit la formation complète au PAF, soit l’initiation établissement, soit s’étant inscrits à la formation méditation de pleine conscience pour la rentrée 2021 ont accepté de participer au projet en classe.

4 classes concernées

Description :

Chaque professeur participant au projet ferait donc en classe, en début de cours, plusieurs fois dans la semaine, le même exercice, d’une durée de 2 à 5 min. Ce dernier étant renouvelé tous les 15 jours.

Il est focalisé uniquement sur le développement de l’attention et la concentration à travers diverses pratiques (respiration, corps, sens, etc.).

Le même exercice est fait dans les 4 classes, avec rotation toutes les deux semaines.

Aucune obligation pour des élèves ne souhaitant pas faire l’exercice, la seule condition étant de respecter les camarades voulant vivre l’expérience.

Le professeur concerné fait l’exercice avec ses élèves, soit avec un audio à l’appui, soit en guidant.

Evaluation :

Questionnaires en début, milieu et fin d’année, pour les élèves, les parents, les professeurs.

2ème partie :

Un atelier serait mené par un professeur, à partir du mois de mars à mai[2], le mardi de 11h à 11h30

Toutes les classes de 1ère et de Terminale seraient concernées, il suffirait de s’inscrire à la vie scolaire (15 participants par séance maximum).

Durée : 30 min

Fréquence : 1 à 2 fois par semaine selon les disponibilités du professeur

3ème partie :

Mme Lafont propose de continuer les séances de gestion du stress et de l’émotion sur deux mercredis au mois de janvier et deux autres au mois de mai (ou juin selon calendrier).

Classes concernées : 1ère 3 et 5 (élèves volontaires)

Les professeurs volontaires pourraient participer.

Selon les conditions sanitaires, les parents pourraient participer.

Evaluation :

Questionnaires en début, milieu et fin d’année, pour les élèves, les parents, les professeurs.

STATISTIQUES ET ANALYSE DEBUT D’ANNEE, AVANT LA MISE EN PLACE DU PROJET

QUESTIONNAIRE PROFESSEURS

9 enseignants (5 femmes, 4 hommes) de 32 à 56 ans participent au projet

A noter : seule Mme Lafont est formée depuis une quinzaine d’années et formatrice académique sur le module « méditation de pleine conscience », et intervenant également auprès de l’INSPE pour les MASTER 1 et 2 ainsi que les néo-titulaires à partir de la rentrée 2022.

Un professeur a été formé en 2017 au programme PEACE de l’AME.

Un professeur a été formé au PAF par Mme Lafont.

Les autres professeurs ne sont pas formés au début de l’année.

A la question : « Vous sentez-vous particulièrement « stressé.e » par la mise en place de ce projet (chronophagie, programme, gestion de classe, etc.) ? », 78% des réponses sont négatives. Pour les 22% qui répondent par la positive, les deux raisons invoquées sont la peur que les élèves ne soient pas réceptifs et que cela soit trop chronophage.

A la question : « Etes-vous de nature « stressée » ? » : on obtient 55,5% de réponses positives contre 44,5% négatives.

A la question : « Qu’est-ce qui vous motivé.e à vous inscrire dans ce projet ? » les réponses évoquent : le bien-être des élèves, la volonté d’améliorer l’attention des élèves, la curiosité et le souci de progresser, la plus-value dans les rapports prof-élèves. Certains y voient une utilité pour les élèves dans leurs études et le bien-être personnel.

A la question : « Avez-vous remarqué un stress ambiant dans vos classes cette année ? », on obtient 55, 5% de réponses positives et 44,5% de réponses négatives.

A la question : « Aviez-vous remarqué un stress ambiant dans vos classes les années précédentes ? », 44,5% de réponses positives et le même pourcentage de réponses négatives. 11% répondent qu’ils ne savent pas.

A la question : « Depuis mars 2020, avez-vous remarqué une augmentation du stress ? Chez vous ? Chez les élèves ? » : 78% de réponses affirmatives pour les deux contre 22% de réponses négatives pour les deux également.

A la question : « Pensez-vous que des outils de gestion du stress sont utiles ? Pour vous ? Pour les élèves ? » : toutes les réponses remportent 100% de « oui ». Les arguments sont nombreux : permettre aux élèves de mieux gérer leur stress face aux examens ou aléas de la vie, aider à démarrer un cours de manière sereine, permettre d’autres conditions d’apprentissage.

Dans les remarques, les collègues ajoutent qu’il serait souhaitable d’étendre l’expérimentation à d’autres classes de l’établissement, qu’ils pensent que ce projet resserrera nos liens, que c’est un projet ambitieux.

Analyse

On note que les professeurs engagés volontairement dans le projet sont motivés en début d’année et ressentent à la fois le besoin d’entrer dans cette pratique pour gérer leur propre stress, mais aussi celui de transférer des techniques aux élèves, qui, selon eux, sont beaucoup plus stressés depuis la COVID-19.

Il est à noter que deux professeures sont également partiellement formées et que les autres (à l’exception d’une collègue) se sont inscrits à la formation que Mme Lafont anime au PAF d’Aix-Marseille.

QUESTIONNAIRE ELEVES

133 élèves ont répondu dont 68 garçons et 65 filles.

A noter que Mme Lafont est intervenue dans les 3 premières classes (2nde 1, 1ère 3 et 1ère 5).

On ajoute que la classe de 1ère 5 est particulière puisque sur 33 élèves au total, il n’y a qu’une seule fille.

STATISTIQUES DETAILLEES PAR CLASSE

  2nde1

(34 élèves, 15 garçons et 19 filles)

1ère3

(32 élèves, 10 garçons, 22 filles)

1ère5

(30 élèves, 29 garçons, 1 fille)

1ère7

(23 élèves, 9 garçons et 14 filles)

1èreSTMG1

(13 élèves, 5 garçons et 8 filles)

Comment je me sens dans le cours depuis le début de l’année ? (bien / mal)

 

82% se sentent plutôt bien 75% se sentient bien 70% se sentent bien 87% se sentent bien 92% se sentent bien
Est-ce que je suis motivé.e ? 73.5% oui

26.5% non

(67% oui chez garçons et 79% oui chez les filles)

72% oui

28% non

(60% oui chez les garçons et 77% oui de filles)

80% oui

20% non

(79% oui chez les garçons et 100% oui chez les filles)

87% oui

13% non

(78% oui chez les garçons et 93% oui chez les filles)

85% oui

15% non

(80% oui chez les garçons et 87.5% oui chez les filles)

Est-ce que je suis concentré.e ?

 

62% oui

38% non

(53% oui chez les garçons et 68% oui chez les filles)

56% oui

44% non

(70% oui chez les garçons et 50% oui chez les filles)

60% oui

40% non

(59% oui chez les garçons et 100% oui chez les filles)

83% oui

17% non

(78% oui chez les garçons et 86% oui chez les filles)

85% oui

15% non

(100% oui chez les garçons et 75% oui chez les filles)

Est-ce que je me considère comme quelqu’un de « stressé.e » ?

 

27% oui

73% non chez les garçons et 68% oui et 32% non chez les filles

78% oui

22% non

(60% oui chez les garçons et 86% oui chez les filles)

70% oui

30% non

(69% oui chez les garçons et 100% oui chez les filles)

56.5% oui

43.5% non

(22% oui chez les garçons et 78.5% oui chez les filles)

85% oui

15% non

(80% oui chez les garçons et 87.5% oui chez les filles)

Que puis-je dire sur le climat de classe à ce jour ?

 

70.5% trouvent l’ambiance positive 84% trouvent l’ambiance positive 83% trouvent l’ambiance positive 100% trouvent l’ambiance positive 69% trouvent l’ambiance positive
Est-ce que la perspective des différentes épreuves d’examen me stressent ? 62% oui

38% non

(60% oui chez les garçons et 63% oui chez les filles)

84% oui

16% non

(70% oui chez les garçons et 91% oui chez les filles)

77% oui

23% non

(76% oui chez les garçons et 100% oui chez les filles)

56.5% oui

43.5% non

(44% oui chez les garçons et 64% oui chez les filles)

92% oui

8% non

(80% oui chez les garçons et 100% oui chez les filles)

 

STATISTIQUES GENERALES PAR SEXE

 
Comment je me sens dans le cours depuis le début de l’année ? (bien / mal)

 

81.5% se sentent plutôt bien
  garçons filles
Est-ce que je suis motivé.e ? 72.8% oui

 

87.3% oui 80% oui
Est-ce que je suis concentré.e ?

 

72% oui 75.8% oui 74% oui
Est-ce que je me considère comme quelqu’un de « stressé.e » ?

 

51.6% oui 84% oui 68% oui
Que puis-je dire sur le climat de classe à ce jour ?

 

 

18.7% ambiance négative

81.3% ambiance positive

Est-ce que la perspective des différentes épreuves d’examen me stressent ? 66% oui 83.6% oui 75% oui

Analyse

A noter que pour la motivation, les filles se disent l’être davantage puisque les pourcentages sont plus élevés systématiquement dans les 5 classes.

Pour la concentration, les réponses sont plus mitigées : dans 3 classes, les filles se disent plus concentrées.

En ce qui concerne le stress ressenti, les réponses montrent toutes un état de stress fort dans les 4 classes de premières, alors qu’on constate que pour la seule classe de 2nde les réponses différent des garçons et des filles : les garçons étant seulement 27% à répondre par l’affirmative.

On note également une petite différence en 1ère 7 puisque les garçons répondent à 22% oui alors que les filles répondent à 78.5%.

Pour les autres classes, on voit un pourcentage relativement élevé allant de 70% à 85%.

Lorsqu’on compare les chiffres de façon générale, toutes les classes confondues, nous avons 68% de réponses affirmatives, mais, surtout, une marge entre les garçons et les filles : si 51.6% de garçons se disent stressés, nous avons 84% de filles qui reconnaissent l’être. Est-ce que les filles sont « naturellement » plus stressées ? Est-ce qu’elles en ont plus conscience ? Est-ce qu’elles répondent avec plus de « franchises » ?

En ce qui concerne l’ambiance de la classe, elle semble bonne de façon majoritaire, si ce n’est pour 44% des garçons en 1ère 7.

Enfin, pour la dernière question concernant le stress engendré par rapport aux futurs examens, il semble incontestable d’après les chiffres qu’il s’agit d’une source active ! Nous obtenons de fait 75% de réponses affirmatives sur l’ensemble des élèves ayant répondu à ce questionnaire de début d’année.

Au vu des résultats, le projet semblerait pertinent surtout pour la gestion du stress.

QUESTIONNAIRE PARENTS

Une totalité de 120 parents a répondu audit questionnaire en début d’année. La répartition se fait ainsi :

33 en 2nde 1

30 en 1ère3

28 en 1ère 5

22 en 1ère7

7 en 1ère STMG1

Un premier constat se fait dès le début d’année sur la dernière classe : les parents semblent moins enclins à répondre. Est-ce que ce sont les élèves qui ne donnent pas ledit questionnaire ? Est-ce que les parents sont moins investis ?

 

Sur le niveau de concentration de leur enfant les parents répondent comme suit :

 

12% très concentré

68% concentré

18% peu concentré

21% pas du tout concentré

 

Les indicateurs leur permettant de répondre à la 1ère question sont :

« attentif, réfléchi, à l’écoute, parle, calme, fait de la musique, semble serein » pour les réponses positives.

« en colère, parle fort, crie, est agité, fait des crises, l’intonation de la voix, impulsivité, tics, énervement, tape sur les murs, impatience » pour les réponses négatives.

 

Quelles sont les manifestations du stress ?

« ronge ses ongles, crise d’angoisse / larmes, eczéma, mal au ventre, peau arrachée, sommeil »

 

61% répondent « oui » pour le stress ressenti chez l’enfant

39% répondent « non »

 

Comment sont gérées les émotions à la maison ?

 

67.5% Bien contre 25.5% mal et 7% des parents répondent « ça dépend » ou bien « normal ».

 

En ce qui concerne le stress pour les futurs examens : 68% répondent affirmativement et 32% négativement.
Est-ce que les outils de gestion du stress peuvent être un atout ?

 

79% de réponses affirmatives

13% de réponses négatives

8% « pourquoi pas »

 

En ce qui concerne d’autres remarques de la part des parents (35 en tout se sont exprimés à cette question), nous avons la majorité des parents qui trouvent « l’initiative intéressante sur la connaissance de soi, la prise en compte de l’élève ». Beaucoup remercient

 

 Analyse

Là encore, il semblerait que le projet soit plus nécessaire pour la gestion du stress puisque les parents répondent majoritairement que leur enfant est concentré et qu’il gère plutôt bien les émotions à la maison.

Le constat concerne toujours le stress qui est manifeste à 61% à la maison et semble concerner 68% des enfants pour les examens.

On note enfin une grande majorité qui trouve que les outils de gestion du stress sont un atout : 79% des parents répondent par l’affirmative. Ceci est une preuve tangible de la demande et des besoins ressentis par les parents également.

STATISTIQUES ET ANALYSE Mi-PARCOURS (décembre)

 QUESTIONNAIRE ELEVES

 Un total de 130 élèves a répondu à ce questionnaire avec 67 garçons et 63 filles.

La répartition par classe se fait ainsi :

  • 30 en 2nde 1 (11 garçons et 19 filles)
  • 31 en 1ère 3 (9 garçons et 22 filles)
  • 28 en 1ère5 (28 garçons et 1 fille)
  • 10 en 1ère 7 (3 garçons et 7 filles)
  • 30 en 1ère STMG1 (16 garçons et 14 filles)

 Là aussi, on note le peu de questionnaires rendus en 1ère 7 par rapport au début de l’année.

  2nde 1 1ère3 1ère5 1ère7 1ère STMG1
Fréquence des séances proposées Toujours   17% G[3] / 33% F

De tps en tps 7% G / 3% F

Souvent 10% G / 17% F

Rarement 0% G / 7% F

Jamais 3%

Toujours 17% G / 20% F

De tps en tps 0% G / 30% F

Souvent13% G / 13% F

Rarement 0% G / 7% F

Jamais 0%

Toujours 45% G / 3% F

De tps en tps 10% G

Souvent 14% G

Rarement 18% G

Jamais 10% G

Toujours 0% G / 40% F

De tps en tps 10% G / 20% F

Souvent 10% G / 10% F

Rarement 0%

Jamais 10% G

Toujours 3% G / 13% F

De tps en tps 20% G / 10% F

Souvent 13% G / 10% F

Rarement 10% G / 10% F

Jamais 7% G / 7% F

Les raisons Pour ceux qui pratiquent : Recentrage, plus de calme, plus de concentration, relâcher la pression, repos du corps et du cerveau, plus détendu, bien-être

Pour ceux qui ne pratiquent pas : aide par ailleurs, « ça ne m’intéresse pas », « cela m’endort »

Préférence séance audio, guidée ? 100% préfèrent être guidés en direct 3% pour l’audio

73% pour le direct

24% pas de préférence

89% pour le direct

11% pas de préférence

40% pour l’audio

50% pour le direct

10% pas de préférence

70% pour l’audio

15% pour le direct

15% répondent qu’ils n’ont pas eu de direct

Est-ce que le rapport avec le professeur lors de la séance a une incidence sur ta pratique ? 80% oui

20% non

 

42% oui

58% non

57% oui

43% non

50% oui

50% non

12% oui

88% non

Dans les réponses argumentées, on peut lire : « c’est mieux quand le prof fait avec nous », « on est plus motivé quand on aime le prof », « on a plus confiance », « il faut apprécier le prof », « il faut que le prof soit impliqué », « on a plus de motivation avec la prof de français », « on aimerait le faire avec la prof formée »
Comment améliorer ?

 

2nde 1 : « en faire plus », « faire une autre posture », « les profs faisant partie du projet le fassent comme il faut », « super initiative », « plus de silence », « mieux le faire pour les profs qui essaient »

1ère3 : « que les élèves guident », « surtout le faire le matin », « diversifier les séances », « faire profiter les autres élèves », « peut-être mettre une musique de fond »

1ère5 : « quand il y a les audios, il faut que tous les élèves respectent ! » « il faut du silence », « il faudrait une méditation plus longue avec certains profs »

1ère7 : « se mettre debout », « manque d’explication », « faire en fin de cours », « en faire plus souvent et plus long »

1ère STMG1 : « faire sans lumière », « baisser le son du gong », « il faut que ce soit obligatoire », « les profs ne jouent pas le jeu », « que le prof sache faire », « faire taire les élèves », « le faire plus souvent »

Analyse

De manière générale, quand on compare les classes, on constate une plus grande participation aux séances proposées dans les 4 premières (2nde 1, 1ère3, 1ère 5 et 1ère 7). La tendance s’inverse pour la classe de 1ère STMG1.

On voit également une implication plus féminine dans la pratique.

On peut également noter une nette différence quant à l’approche de la guidance : les trois premières classes préfèrent incontestablement les séances guidées en direct.

C’est plus mitigé dans la 1ère 7 et c’est complètement opposé dans la dernière classe, où, sur 4 professeurs intervenants, seule une collègue est partiellement formée.

Il semble donc évident qu’il faille être avant tout formé, suffisamment impliqué et persévérant pour pouvoir le mettre en place avec les élèves.

On voit d’ailleurs que les remarques chez les 1ère STMG1 sont très révélatrices : l’investissement partiel de l’équipe et le public différent, selon les dires des collègues, n’ont pas permis une entrée suffisante dans la MPC. De fait, les élèves se sont progressivement désinvestis.

Enfin, il a été dit que la variété des exercices était nécessaire pour éviter l’ennui. Il faut donc que le professeur en charge de la guidance puisse s’approprier la séance à guider en amont pour pouvoir la proposer ensuite en classe. Ceci exclut donc l’improvisation quand on n’est pas formé.

L’audio reste un recours possible mais ne doit plus être généralisé. En effet, le fait de guider et de faire en même temps que les élèves leur permettent de nous voir DANS la séance, investis et donc au même « niveau » qu’eux.

STATISTIQUES ET ANALYSE FIN DU PROJET

QUESTIONNAIRE PROFS

A la question : « Quelle version avez-vous le plus utilisée (version courte / longue/ guidance autonome/autre) ? » :

  • 78% ont répondu courte
  • 22% longue
  • 56% de guidance autonome

Les collègues ont donc alterné les séances pour certains en variant la forme.

A la question : « Avez-vous constaté un changement en pratiquant la MPC ? pour vous ? les élèves ? en termes de concentration et gestion des émotions ? » :

  • 78% répondent par l’affirmative pour eux-mêmes
  • 22% répondent par la négative en argumentant « un manque de pratique »

En ce qui concerne le constat fait chez les élèves : 56% trouvent que la MPC a eu une incidence sur leur concentration et 56% sur la gestion de leurs émotions. Dans les réponses argumentées, on lit : « cela permet de démarrer le cours de manière sereine », « cela m’a permis de mieux gérer la classe », « j’étais plus apaisée dans mon rapport à eux », « il y avait une meilleure transition entre les cours (ils étaient plus détendus, plus calmes, plus efficaces) », « moins de stress », « mes pensées en tant que prof étaient plus structurées », « j’ai constaté moins de stress pendant les évaluations ».

A la question : « Avez-vous constaté un changement dans le climat de classe ? (solidarité, calme, etc.) » :

  • 67% répondent par l’affirmative
  • 22% répondent par la négative
  • 11% ne répondent pas

Dans les réponses argumentées, on peut lire que « la solidarité a également touché les profs car ce projet les a rapprochés ». On constate aussi un retour au calme plus rapide.

A la question : « Etes-vous prêt à réitérer l’expérience ? » :

  • 67% répondent par l’affirmative
  • 22% répondent par la négative
  • 11% ne se prononcent pas

 Enfin, dans les remarques à ajouter, on peut lire : « le feedback sur les émotions était difficile car parfois absent », « une bonne expérience avec les mandalas à colorier », « manque d’adhésion le soir », « expérience très positive », « pas tout à fait convaincu que le rapport investissement / retour soit intéressant », « moment apprécié », « connexion avec certains élèves lors des séances ».

Une remarque à faire pour la classe de 1ère STMG1, dans laquelle intervenaient 4 collègues : les collègues expliquent qu’il « faut que l’ensemble de l’équipe soit partie prenante », que les « élèves riaient et bavardaient », qu’ils ont eu « peu de respect et ont fini par ne plus participer ». C’est un projet que les professeurs ne souhaitent pas réitérer en STMG car le « public est différent » selon eux.

Analyse

On constate que l’année n’a pas été toujours de tout repos pour certains collègues et que le manque de formation pour certains, le manque de temps pour d’autres, ou encore la peur et/ou le manque de persévérance ont conduit à ce que les séances se fassent de moins en moins. De fait, les élèves se sont au fur et à mesure désinvestis.

Il est donc important de toujours garder le cap et d’entrer dans ce type d’expérimentation de façon entière et inconditionnelle : il ne faut pas avoir peur de « perdre » 5 min (le temps sera gagné au bout de quelques mois), il faut se former de façon sérieuse et approfondie.

On note également la nécessité absolue de NE PAS PRATIQUER la MPC en classe si ce n’est pas une pratique, si ce n’est quotidienne, tout du moins hebdomadaire, de la part de l’enseignant. Il faut ABSOLUMENT que toutes les séances soient d’abord testées, à plusieurs reprises, par l’enseignant pour ensuite pouvoir espérer les guider en classe. Ceci est indispensable pour une bonne pratique / guidance et gestion des émotions dans le feedback notamment.

QUESTIONNAIRE ELEVES

111 questionnaires reçus, avec la répartition suivante :

  • 23 en 2nde 1 (7 garçons et 16 filles)
  • 27 en 1ère3 (10 garçons et 17 filles)
  • 25 en 1ère5 (24 garçons et 1 fille)
  • 10 en 1ère7 (4 garçons et 6 filles)
  • 26 en 1ère STMG1 (11 garçons et 15 filles)
SUR LA PRATIQUE EN CLASSE ET A LA MAISON DE LA MPC toujours souvent rarement jamais
2nde 1 39% / 0% 39% / 7% 18% / 14% 4% / 79%
1ère 3 36% / 0% 40% / 20% 24% / 35% 0% / 45%
1ère5 28% / 0% 32% / 6% 36% / 41% 4% / 53%
1ère7 20% / 0% 50% / 25% 10% / 25% 20% / 50%
1ère STMG1 6% / 0% 12% / 0% 28% / 0% 56% / 100%

A la question « comment je me sens ? », les élèves répondent en grande majorité : « plus concentré », « moins stressé », « plus attentif », « plus calme et détendu », « plus à l’aide à l’oral », « je gère mieux ma respiration », « meilleure compréhension du cours », « plus proche des camarades », « meilleure gestion des émotions ».

TE SENS-TU PLUS MOTIVE.E Oui

Garçon

Oui

filles

Non

Garçons

Non

filles

Oui TOTAL Non TOTAL
2nde 1 10% 20% 20% 50% 30% 70%
1ère 3 11% 22% 26% 41% 33% 67%
1ère 5 36% 4% 0% 60% 40% 60%
1ère 7 10% 10% 30% 50% 20% 80%
1ère STMG 1 0% 4% 40% 56% 4% 96%

 

TE SENS-TU PLUS CONCENTRE.E Oui TOTAL Non TOTAL
2nde 1 76% 24%
1ère 3 81% 19%
1ère 5 62.5% 37.5%
1ère 7 50% 50%
1ère STMG1 24% 76%

Concernant l’impact éventuel sur les résultats : les 110 réponses, on obtient 24.5% de réponses affirmatives et 75.5% de réponses négatives (expliquant la plupart du temps que la preuve n’est pas si tangible).

Pour le climat de classe, les réponses englobant les classes révèlent une totalité de 55% « oui » et 45% « non », mais par classe, c’est plus révélateur :

Est-ce que le climat de classe s’est amélioré ? Oui TOTAL Non TOTAL
2nde 1 76% 24%
1ère 3 80% 20%
1ère 5 68% 32%
1ère 7 40% 60%
1ère STMG1 12% 88%

A la question « Est-ce que j’aimerais que ces méthodes se reproduisent l’année prochaine » : on obtient 82% de réponses positives et 18% de réponses négatives. La classe se distinguant étant là encore la 1ère STMG1, puisque c’est la seule qui répond majoritairement « non » (à 74%).

Enfin, à la dernière question : « Est-ce qu’il est important que le professeur soit bien formé à cette pratique ? », les réponses sont sans appel : 94% de réponses affirmatives !

Analyse

Les premiers résultats sur la participation montrent clairement le manque de participation dans la classe de STMG.

On remarque aussi, concernant la question sur la motivation, que les élèves sont moins motivés qu’en début d’année et que les classes les plus impactées par cette baisse de motivation sont les 1ère 7 et les 1ère STMG1.

Pour la concentration, le contraste est plus flagrant : si les trois premières classes ont vu leur taux de concentration très nettement s’améliorer, c’est plus contrasté dans la 1ère 7 et complètement aux antipodes dans la classe de STMG.

On peut peut-être émettre l’hypothèse que la participation aux séances de MPC a pu, d’une certaine manière, influencer la capacité de concentration (ou tout du moins, l’impression que les élèves ont), puisque dans les 3 premières classes le taux de participation est le plus élevé (en corrélation avec celui de la concentration).

Pour l’impact sur les résultats, les réponses argumentées expliquent qu’il est difficile de savoir si les résultats qui ont augmenté sont en lien avec la pratique de la MPC.

En ce qui concerne le climat de classe, à encore, deux classes se distinguent : la 1ère 7 et surtout la 1ère STMG1 dans lesquelles le climat de classe ne s’est visiblement pas amélioré, selon les ressentis et les dires des élèves.

Ce sont les deux classes où la participation a été différente et moindre.

Pour le fait de reproduire ces méthodes, il semble que les élèves soient en demande et c’est aussi ce qui sera constaté lors des différents témoignages du 9 juin 2022, lors de la visio-conférence organisée au lycée entre une cinquantaine d’élèves, Monsieur Gaël le Bohec, Madame Candice Marro.

Enfin, le fait que le professeur soit bien formé est une demande légitime de la part des élèves et les préoccupent à 94% !

Dans les remarques à ajouter, les élèves sont nombreux à nous remercier. Ils pensent en majorité aussi que « c’est nécessaire à chaque début de cours ». L’un d’entre eux écrit : « vous nous accordez du temps sur votre cours pour notre santé et notre réussite. Peu de prof ont le même état d’esprit ». Dans les classes où le projet n’a pas bien fonctionné, certains élèves font la remarque de la nécessité d’avoir des professeurs formés, impliqués : « je pense que cela aurait eu plus d’impact si c’était un prof motivé et intéressé ».

Dans la classe de STMG, les commentaires sont plus tranchés : « il faudrait trouver un truc contre l’opinion des gens sur la méditation », « j’aurais aimé continuer le long de l’année », « il faut que le prof soit investi ».

QUESTIONNAIRE PARENTS

89 questionnaires rendus se répartissant ainsi :

  • 21 en 2nde 1
  • 20 en 1ère 3
  • 30 en 1ère 5
  • 10 en 1ère 7
  • 8 en 1ère STMG1

Encore une fois, on remarque que c’est dans la STMG que les parents n’ont pas rendu beaucoup de réponses. La 1ère 7 est également en dessous de la moyenne (23 élèves dans cette classe, seulement 10 questionnaires rendus).

A la question : « Comment qualifierez-vous le niveau de concentration de votre enfant à ce jour ? », voici les réponses par classes :

  2nde 1 1ère 3 1ère5 1ère 7 1ère STMG1 TOTAL
Très concentré 24% 10% 17% 30% 0% 20%
Concentré 57% 80% 63% 70% 62.5% 63%
Peu concentré 14% 10% 20% 0% 37.5% 15%
Pas du tout concentré 5% 0% 0% 0% 0% 1%

En ce qui concerne les divers indicateurs permettant aux parents de dire que leur enfant est plus calme qu’avant nous avons ces réponses : « gère mieux son stress », « communique plus », « s’énerve moins », « plus concentré », « meilleure estime de soi », « pleure moins », « plus souriante », « prend la situation plus calmement », « plus de patience », « plus confiant », « plus calme », « plus efficace dans son travail ».

Concernant le changement d’attitude à la maison, nous obtenons ces résultats :

  OUI NON
2nde 1 52% 48%
1ère3 45% 55%
1ère5 40% 60%
1ère7 20% 80%
1ère STMG1 0% 100%

En ce qui concerne la question : « Comment trouvez-vous que votre enfant gère ses émotions à la maison ? » les réponses sont sans appel avec 80% de réponses positives, contre 20% négatives. La répartition se fait ainsi par classe :

  OUI NON
2nde 1 84% 16%
1ère3 79% 21%
1ère5 76% 24%
1ère7 70% 30%
1ère STMG1 62.5% 37.5%

A la question de savoir s’il y a eu des répercussions à la maison (fratrie ou autres), voici les résultats par classe :

  OUI NON
2nde 1 37% 63%
1ère3 63% 37%
1ère5 50% 50%
1ère7 25% 75%
1ère STMG1 12.5% 87.5%

A la question de savoir si les parents pensent que ce serait un atout ou pas que leur enfant possède des outils de gestion du stress, les réponses sont là aussi sans appel avec 78% de réponses positives contre 22% négatives.

Analyse

Si l’on compare avec les statistiques de départ, on constate que la totalité des réponses « très concentré » et « concentré » a sensiblement augmenté. Tandis que celles qui englobent « peu concentré » et « pas du tout » est passé de 39% à 16%.

Pour l’attitude à la maison, seule une classe se démarque très légèrement dans les réponses majoritairement positives. Pour toutes les autres, il semblerait qu’il n’y ait pas eu d’impact à la maison concernant l’attitude. En revanche, on note encore une fois des réponses très disparates pour les deux dernières classes, dont la STMG, puisqu’ayant pas suivi le projet comme les autres.

En ce qui concerne la gestion du stress, on remarque que les réponses positives sont plus nombreuses (80% en tout) et que les gros chiffres se trouvent essentiellement dans les trois premières classes.

Quant aux éventuelles répercussions à la maison, dans les trois premières classes :  une classe remporte majoritairement des réponses positives, une autre plutôt des réponses négatives, la troisième est équilibrée. Pour les deux dernières classes, les réponses sont majoritairement négatives.

Dans les réponses argumentées, les parents signalent leur enfant est « plus serein et confiant », « plus calme avec son frère », « plus souriante », « plus conciliante avec son frère ».

Par ailleurs, il semble que les parents voient à 78% positivement le fait d’apporter à leur enfant des outils de gestion du stress : il y a donc une demande relativement forte.

On note que peu de parents pratiquent eux-mêmes le yoga ou la MPC.

Enfin, dans les remarques diverses, on a le plaisir de lire beaucoup de remerciements, d’encouragements à continuer.

Seuls les parents de STMG écrivent : « Je n’étais pas au courant qu’il y avait des séances de méditation », et « Bon projet, mais arrêté début décembre, donc pas très sérieux ».

BILAN

Limites et propositions de solutions

Il semblerait, pour résumer, que ce genre de projet ne peut et ne doit concerner qu’une équipe réduite, volontaire, persévérante, prête à s’engager complètement dans le processus de la pratique mais aussi de la formation continue.

L’année prochaine, les professeurs volontaires s’engageant dans la MPC ayant été formés une première année, s’engagent à l’être encore l’année prochaine (niveau 2 « Méditation laïque » au PAF, public désigné) et sont inscrits dans une dynamique d’apprentissage constant.

Il est avéré que lorsqu’on touche, ne serait-ce que de près ou de loin le domaine de la psyché, il est indispensable d’être suffisamment « solide » pour non seulement guider, mais aussi, et surtout, pouvoir palier les éventuels débordements d’émotions selon les séances.

L’échec de ce projet dans la classe de STMG proviendrait de ces facteurs mais aussi, selon les collègues, du profil des élèves.

Peut-être qu’une solution pour le bien-vivre ensemble serait d’organiser des séances de méditations philosophiques ? En effet, en dehors de la méditation de pleine conscience, pratique de l’attention, Mme Lafont pratique aussi des séances de méditations philosophiques, avec des DVDP (discussion à visées démocratique et philosophique) et il est évident que l’esprit critique de l’élève est d’autant plus sollicité dans ce genre d’atelier. Ceci étant, la méditation précédant la DVDP ne peut être guidée que si elle est suffisamment travaillée en amont et en lien avec la notion philosophique. On évite alors l’écueil de l’émotion débordante difficile à canaliser si l’on n’est pas expert. La réflexion philosophique permet de dépasser le jugement de l’autre et enclenche une véritable dynamique intellectuelle. La méditation, le retour au calme, permet une meilleure réflexion et disponibilité[4].

Un écueil a également été rencontré concernant les méditations guidées : l’audio semble être rédhibitoire et l’on remarque la nécessité de guider une séance en pleine présence, pour installer la confiance et une certaine proximité avec les élèves.

Un lien nécessaire a été remarqué : celui de travailler de concert avec l’infirmière et la Psy-EN. L’infirmière a été régulièrement sollicitée et son expertise a permis parfois d’envoyer certains élèves dans le « sas » de l’infirmerie. Malheureusement l’absence de la Psy-EN reste un problème à résoudre.

Avantages et perspectives

Rappelons que la prise en compte du bien-être de l’élève est inscrite dans le référentiel de compétences des métiers du professorat et de l’éducation : « connaître les élèves et les processus d’apprentissage », « accompagner les élèves dans leur parcours de formation », « agir en éducateur responsable et selon des principes éthiques », « coopérer au sein d’une équipe », « coopérer avec les parents d’élèves », « s’engager dans une démarche individuelle et collective de développement professionnel », « organiser et assurer un mode de fonctionnement du groupe favorisant l’apprentissage et la socialisation des élèves », « accompagner le parcours de l’élève sur les plans pédagogique et éducatif », « accompagner les élèves, notamment dans leur formation à une citoyenneté participative »[5].

Ce qui reste indéniable, c’est l’action de la MPC sur la gestion du stress et de l’émotion. Les réponses sont à chaque fois sans appel et majoritairement positives. Elle permet ainsi de calmer les émotions débordantes, d’asseoir un climat de classe propice aux apprentissages avec une concentration plus assidue, une écoute plus attentive, l’absence de jugement entre pairs.

On voit également une solidarité certaine s’installer parmi les élèves et un rapport bien différent entre ces derniers et leur professeur : une meilleure entente, écoute, acceptation. C’est une meilleure relation, de connivence, entre le professeur et les élèves. Une meilleure confiance et des rapports plus apaisés.

Les parents sont, quant à eux, très reconnaissants et les messages, échanges pendant l’année et à la fin de cette dernière sont une preuve supplémentaire que la demande est bien effective.

Un professeur compte faire quelques exercices de respiration en début de ses cours pour un retour au calme et installer une concentration propice aux apprentissages, sans pour autant entrer dans un programme complet de MPC.

Un professeur souhaite travailler avec Mme Lafont dans une classe commune afin de poursuivre ce qui avait été engagé il y a quelques années dans une classe de 1ère dans un autre établissement.

Mme Lafont continue ses séances de gestion du stress et de l’émotion les mercredis en janvier et mai-juin avec ses élèves de 1ères volontaires. Par ailleurs, elle poursuit également, dans ses cours, ses séances pour un retour au calme et l’appréhension des émotions comme elle le fait depuis plus de douze ans. Ce temps n’entravant en rien, bien évidemment, le programme officiel et la discipline enseignée.

A noter que Monsieur Cyril Amiel, professeur au lycée mais aussi adjoint au maire de la commune de Châteaurenard compte organiser une réunion avec le nouvel IEN de circonscription et Mme Lafont pour évoquer le projet d’initier l’ensemble volontaire des personnels de l’Education Nationale à la méditation laïque dans le cadre d’une volonté d’expérimenter cette dernière dans une ville avec des élèves allant de l’école primaire au lycée (et d’en comprendre les impacts). Nous placerions ainsi non plus seulement le lycée Jean d’Ormesson, mais la ville de Châteaurenard comme pionnière en la matière, à l’échelle nationale.

Enfin, un projet interdisciplinaire verra le jour dès la rentrée, entre Monsieur Salaün (professeur d’E.P.S.) et Mme Lafont (français) dans le cadre de la connaissance de soi et du bien-vivre avec l’autre. Ce projet a été présenté et validé par la Direction.

CR des deux séances de gestion du stress et de l’émotion animée par Mme LAFONT

Deux séances par classe de 1ère ont été proposées : une séance en janvier pour les 1ère3 et 1ère5 et une autre en juin, en pleine nature.

A chacune des séances, j’ai accueilli une quinzaine d’élèves ainsi que des collègues.

Les séances ont porté leurs fruits dans la mesure où les élèves ont sont sortis apaisés, friands des différents outils de gestion du stress et de l’émotion. En effet, je propose plusieurs outils (sophrologie, MPC, relaxation, psychologie positive, etc.) pour lesquels j’ai reçu une formation, et l’objectif étant que chacun des participants puissent « piocher » parmi tous les outils et s’approprient celui ou ceux qui leur parlent le plus. Ainsi peuvent-ils choisir un exercice plus calme où le corps n’est pas en action (visualisation par exemple), ou un exercice dynamique, où le corps bouge (pompage par exemple).

Les différents exercices ont pour objectif d’apporter les ressources nécessaires pour bien se concentrer, pour comprendre et reconnaître ses qualités, ses compétences, afin d’améliorer son estime de soi et sa confiance en soi ; mais aussi un travail collectif pour se sentir bien / mieux dans le groupe et accepter l’autre.

Il en ressort dans les témoignages des élèves que ces séances leur ont permis effectivement de pouvoir mieux se (con)centrer, visualiser leur réussite, croire en eux, pousser leurs limites, persévérer, s’accepter, accepter l’autre, être bienveillant envers soi et les autres, etc.

En majorité, la séance en pleine nature est la préférée des élèves – et de leur professeure !

Les quelques retours des parents (dont une maman déléguée parents d’élèves) sont très positifs, reconnaissants et encouragent à poursuivre.

ANNEXES

TEMOIGNAGES ELEVES AYANT PARTICIPE A LA GESTION DU STRESS ET DE L’EMOTION (séances du mercredi)

LUCA

Tout au long des séances que l’on a fait je suis passé par beaucoup d’émotions.

J’ai pleuré de tristesse ainsi que de joie pendant certains exercices et j’ai parfois même eu de grands sourire.

J’ai surtout ressenti du bien-être mais vraiment au plus profond de moi et j’avais l’impression que mon esprit était vraiment vidé de toutes mes pensées négatives.

Voici donc globalement les différentes émotions que j’ai pu ressentir lors de nos deux séances de méditation.

MILA

Cette deuxième séance de gestion du stress a été un peu différente de la première par son lieu, en effet nous avons cette fois-ci, utilisé la nature pour nous ressourcer et apprendre de nouvelles techniques pour se recentrer sur nous-même.

J’ai beaucoup apprécié la méditation de l’arbre et en particulier le moment où nous devions créer un lien avec l’un des arbres présents, pour ma part j’ai collé ma tête contre l’arbre que j’avais choisi et j’ai eu l’impression que celui-ci absorbait toutes mes pensées néfastes et que par sa grandeur il réussissait à les évacuer dans l’air !

Par la suite nous avons effectué une médiation à deux, cette médiation a permis à ma partenaire et moi-même de nous rendre compte que l’année que nous avons passée ensemble nous a beaucoup rapprochées, alors que nous ne nous connaissions pas en début d’année.

Cette séance a donc été bénéfique pour ma part car elle m’a permis de me rendre compte de l’importance de la nature dans nos vies !

Néanmoins, j’ai ressenti plus d’émotions lors de la première séance de gestion du stress qui je pense était plus centrée sur nous-même… et qui nous a aidés à nous connaître intérieurement et à apprendre à gérer nos émotions à notre façon.

Je vous remercie pour cette expérience unique, et merci de nous avoir également fait confiance et d’avoir pris du temps pour organiser tout cela.

TRISTAN

J’ai trouvé cette séance, comme la première très enrichissante car elle permet de découvrir de nouvelles méditations qui changent de ce que l’on fait en cours. Je pense cependant avoir préféré la première séance car j’ai eu plus de mal à rentrer dans les méditations pendant la deuxième.

TEMOIGNAGES PROFESSEURS AYANT PARTICIPE A LA GESTION DU STRESS ET DE L’EMOTION

PROFESSEURE DE PHYSIQUE-CHIMIE

La séance de méditation s’est déroulée dans la nature, au calme.

Nous étions entourés d’arbres, ce qui était très reposant et ressourçant. C’est une après-midi que j’ai beaucoup appréciée car j’ai pris le temps de me poser, en le faisant à mon rythme.

J’ai bien aimé l’exercice où l’on écrivait ce qui nous encombrait, sur un papier. On s’est ensuite débarrassé de ce papier.

J’ai aussi aimé l’exercice où l’on était en contact avec l’arbre, comme s’il était un prolongement de nous-mêmes.

C’est un moment où je n’étais pas prof, j’étais au même niveau que les élèves. Ce fut un temps de partage et une parenthèse par rapport à tout ce que l’on peut vivre durant une année scolaire.

J’ai été émue et étonnée de les voir venir une demi-journée, sur leur temps libre.

Merci de nous avoir invités pour partager ce moment ensemble.

PROFESSEUR DE MATHEMATIQUES

J’ai plus apprécié la séance en extérieur que la précédente : plus détendu, moins d’appréhension !

J’ai particulièrement apprécié le climat général (confiance réciproque, lieu et échanges) ainsi que les activités proposées qui m’ont semblé pertinentes et variées.

La méditation à deux m’a bien plu aussi.

Comme la fois précédente l’après-midi m’a été très bénéfique : je me suis bien calmé et détendu en prenant conscience de la relativité de certaines choses.

J’ai trouvé les élèves très sincères et aussi participatifs !

PROFESSEUR D’E.P.S.

Je viens apporter ici mon témoignage sur la séance de gestion du stress et de l’émotion du mercredi 8 juin 2022, animée avec bienveillance et une grande expérience par Mme Lafont.

Cette séance avait pour objectif de permettre à un groupe d’élèves de premières volontaires de parvenir à une meilleure gestion du stress et de leurs émotions à l’approche de leur examen de baccalauréat de Français.

Participant également afin de m’imprégner au mieux du contenu de la séance j’ai pu à loisir observer les réactions des élèves aux consignes.

Le premier constat c’est de voir la confiance établie entre leur professeure et eux, en effet les élèves étaient à l’écoute et participaient aux actions demandées avec le plus grand sérieux mais sans aucune moquerie à l’égard de leurs voisins. Chacun d’entre eux a pu, grâce aux exercices demandés basés sur la posture, le travail de placement de la respiration, le travail de concentration se recentrer sur lui-même et être à l’écoute de ses émotions n’en retenant que l’aspect positif.

Ces exercices ont permis également de travailler sur une attitude de bienveillance à l’égard de leur partenaire.

J’ai également ressenti une vison parfaitement claire du moment présent et un sentiment d’apaisement qui m’a été confirmé par certains d’entre eux à l’issu de la séance.

Le professionnalisme de Mme Lafont est incontestable tant par la diversité et la qualité des exercices proposés (ancrage, respiration, concentration, prise de conscience de soi et des autres, travail de partenariat) que par le rapport de confiance qu’elle a pu établir avec chacun des participants tout en restant dans une posture de distance professionnelle permettant à chacun de s’exprimer librement et avec bienveillance.

En tant qu’enseignant d’E.P.S., j’y vois une transposition directement applicable sur certains AFL (attendus de fin de lycée) des activités nécessitant une observation de la pratique sportive. Jury d’acrosport, création artistique, visualisation de la pratique, travail de l’observation et du lien social à créer dans le travail d’équipe et de groupes souvent utilisés.

Mais également ce travail de pleine conscience permet d’avoir une vision plus claire de son action motrice au cours des diverses activités (conscience du corps en mouvement en rapport avec son environnement immédiat, matériel ou humain).

Si j’avais une image de la méditation comme une pratique plus spirituelle, le travail proposé permet d’avoir une approche plus scientifique et plus efficace dans nos pratiques d’enseignement et doit permettre à plus long terme une efficacité plus grande dans l’apprentissage, la mémorisation et le travail de communication.

Merci pour cet apport.

Merci pour ta bienveillance et ta patience.

 TEMOIGNAGES PROFESSEURS AYANT PARTICIPE A LA RENCONTRE DU 9 JUIN 2022

PROFESSEUR DE MATHEMATIQUES

J’ai été impressionné par la qualité et l’implication des deux intervenants (Madame Candice Marro et Monsieur Gaël le Bohec) mais plus encore par les élèves :

  • leur participation aux échanges
  • le contenu des échanges
  • la facilité apparente avec laquelle ils se sont exprimés

J’ai clairement ressenti le bien que tu leur as fait et les progrès que ce dispositif a engendré
Un grand bravo à eux et aussi à toi !

PROFESSEUR EN STMG

Belle initiative, des élèves magnifiques, grande maturité, des témoignages sincères et touchants. Ce qui ressort c’est qu’il faut du temps, élèves tous très positifs, dommage que les élèves de terminales qui ne sont pas parvenus à rentrer dans la méditation ne soient pas venus témoigner également de leurs difficultés.

Elèves qui avaient tous des arguments très forts et des profils très différents.

Une demande forte pour que cette méthode soit développée très tôt comme une autre discipline.

En ce qui me concerne cela me met face à mon incompétence dans ce domaine et ma non-persévérance.

Nos élèves (STMG) sont des publics différents et le nombre d’élèves qui ont des profils assez compliqués est plus élevé que dans d’autres classes.

Un effectif plus réduit et plus réceptif aurait sans doute permis une expérience plus développée d’où ma réticence pour réitérer l’année prochaine avec nos classes de STMG.

*

[1] L’idée serait de faire participer l’établissement à la semaine de la bienveillance organisée en 2022 et, peut-être, d’obtenir également un financement en terme d’HSE.

[2] Plus précisément, du 1er mars 2022 au 17 mai 2022

[3] G : garçons et F : filles

[4] Pour plus d’informations sur le dispositif inventé par Mme Lafont avec M. Michel Tozzi, didacticien de la philosophie, voir :

https://diotime.lafabriquephilosophique.be/auteurs/lafont-anne-marie/

[5] https://www.education.gouv.fr/media/21275/download