Concrètement, comment ça se passe en cours ? Que constate-t-on ?

L’un de mes objectifs est de montrer qu’une pratique laïque en classe est possible à tous âges, quels que soient le public et l’effectif. Etant face à mes élèves, je suis bien consciente de la réalité du terrain. J’explique donc en formation comment faire : de la séance uniquement basée sur la respiration, au programme annuel, en invitant le stagiaire à d’abord pratiquer lui-même. Il faut en effet « s’occuper de soi », pour ensuite pouvoir comprendre ce qui se joue dans la classe.

A ce titre, telle que je la pratique en classe, la méditation prend deux formes : elle peut être un « outil » qui va permettre de ramener les élèves au calme, à la conscience de leur respiration, de leurs mots, de leurs gestes, etc. Dans une pratique répétitive, l’élève va progressivement mieux se connaître, s’écouter, se comprendre et, de fait, s’accepter. Ceci est la clé de la connaissance, l’écoute, la compréhension et l’acceptation de l’autre. J’ai effectivement constaté que dans les classes se développaient un esprit de coopération, d’entraide, de solidarité. Le climat de classe en est donc positivement influencé. La méditation agit ainsi sur leurs compétences psycho-sociales.

La méditation peut, de fait, se pratiquer à tout moment au sein de la classe. Tout va dépendre de la raison pour laquelle nous la mettons en place. Elle peut ainsi se faire pour obtenir un moment de calme et d’attention en début de cours. Elle peut aussi trouver sa place en fin de cours, pour mieux préparer le cours suivant ou encore pour rentrer chez soi. Elle peut aussi être faite dans le cadre d’un atelier philo : elle est alors empreinte de la notion de philosophie traitée dans la question. Elle peut aussi se faire, sans objectif particulier…

A posteriori, on constate en tant que prof : une meilleure concentration de la part de leurs élèves, un amoindrissement de l’agitation de leurs pensées, une acuité intellectuelle, un meilleur esprit critique et une certaine prise de conscience de leur responsabilité citoyenne.

Ainsi, je peux prendre l’exemple d’une classe de 2nde qui a pratiqué la méditation laïque à partir notamment de séances inspirées du programme PEACE®. Les statistiques suivantes ont été réalisées dans le cadre de cette expérimentation menée en 2019.

Si j’interroge les élèves 78% d’entre eux répondent positivement à la question de la nécessité de la mise en pratique de ces séances de méditation. Quant aux parents de cette même classe : 61% répondent qu’il y a des répercussions positives de la méditation laïque sur leur enfant et 96% répondent qu’il s’agirait d’un atout pour leur enfant ! Dans le champ des « remarques », certains me remercient (25%), et la majorité explique que c’est un outil « très bénéfique », et qu’il s’agit « d’une très bonne initiative ». Beaucoup évoquent également un « réinvestissement à la maison » ou dans des « activités extrascolaires ».