Qu’est-ce que la méditation de pleine conscience – pratique laïque ?

Sans rentrer dans le détail, car l’on pourrait passer beaucoup de temps à la définir, disons que la méditation dite « laïque » est une pratique de l’attention visant à obtenir un calme intérieur afin de libérer l’esprit du flot incessant de nos pensées et permettre une meilleure disponibilité à l’instant présent. En ce sens, elle peut être une technique d’apaisement du mental et des émotions. La pleine conscience, c’est ainsi une expression désignant une attitude d’attention, de présence et de conscience vigilante, qui peut être interne (sensations, pensées, émotions, actions, motivations, etc.) ou externe (au monde environnant, bruits, objets, événements, etc.). D’après le psychiatre Christophe André, la méditation « favorise un état mental qui prémunit contre le stress et la dépression ». Il est parfois jugé que le mot conscience est réducteur, ainsi en français on parle aussi de « pleine présence », de « présence attentive ». Il évoque également un « entraînement de l’esprit ».

Les principaux pionniers de cette forme de méditation occidentalisée sont Francisco Varela[1] et Jon Kabat-Zinn[2]. C’est à partir de leurs travaux essentiellement qu’on a pu découvrir en Occident la pratique de la pleine conscience / présence et ainsi l’installer dans le cadre scolaire, puisque dénuée de toute connotation religieuse.

Je précise cependant que c’est une pratique que je ne conseille pas en cas d’angoisse, de forte anxiété, de troubles psychiatriques. Et j’insiste sur la nécessité d’être méditant, formé et expert avant de la mettre en place avec des élèves, surtout si l’on touche aux émotions. Je pratique depuis des années la méditation laïque en classe et je conseille toujours mes collègues, en tant que formatrice académique, de se focaliser d’abord et surtout sur toutes les pratiques de l’attention visant à prendre conscience de la posture, du corps, du souffle, de l’ancrage et de ne travailler les émotions qu’après avoir acquis suffisamment d’expérience en la matière.

[1] Neurobiologiste chilien, diplômé de Harvard. Il a fait sa carrière en France au CNRS et a dirigé le laboratoire de neurosciences cognitives et d’imagerie cérébrale à l’hôpital Pitié-Salpêtrière. Pionnier de la recherche sur le cerveau des méditants par l’imagerie cérébrale, il décède en 2001, mais son travail est poursuivi par de nombreux chercheurs dont Antoine Lutz.

[2] Docteur en biologie moléculaire (Massachusetts Institute of Technology).