Anne-Marie Lafont

Après avoir fait mes études supérieures à Paris, je suis devenue « spécialiste » de l’écrivain russo-américain Vladimir Nabokov. Partie faire mes recherches de thèse à Saint-Pétersbourg en tant qu’Assistante Temporaire d’Enseignement et de Recherches au Collège Universitaire Français, créé et dirigé par Marek Halter, je suis revenue en France en 2006, j’ai passé le CAPES Externe de Lettres Modernes. Pendant 15 ans, je suis restée Titulaire en Zone de Remplacement dans la zone Ouest essentiellement de l’Académie d’Aix-Marseille.  Et j’ai donc travaillé d’établissement en établissement, pour « semer des graines », comme je dis souvent.

Parallèlement, je me suis formée dans différents domaines de compétences, tels que la sophrologie, la Communication Non Violente, la Mindfulness, le coaching professionnel ou encore la psychologie générale pour enfants/adolescents et adultes, et, enfin, la méditation de pleine conscience.

Actuellement, je poursuis toujours mon travail de recherches sur les romans de Nabokov, en tant que « chercheur indépendant » et fait partie de la Société Française Vladimir Nabokov, dont je suis membre fondateur et j’en ai été la vice-présidente, puis secrétaire, actuellement référente pédagogique. Je fais lire d’ailleurs l’auteur à mes lycéens et j’ai, à mon actif, deux films réalisés avec mes élèves et présentés aux colloques internationaux sur Nabokov à Paris, sur deux romans russes de l’écrivain.

Je fais partie de la cellule académique EHP (Elèves à Haut Potentiel) depuis 2014 et interviens dans les établissements de l’académie en tant que formatrice depuis 2017.

Je m’efforce de mettre en place des outils pédagogiques qui permettent l’inclusion de tous les élèves. Ma pédagogie se veut « positive » (cf. Audrey Akoun et Isabelle Pailleau) et innovante, en vue de permettre le bien-être de l’élève, son épanouissement intellectuel et personnel et sa réussite.

Depuis plus de 12 ans maintenant, je mets en place des activités de gestion du stress et de l’émotion, incluant la méditation de pleine conscience, dans sa pratique laïque bien entendu.

Forte de mon expérience et ayant créé un réseau, je suis sollicitée par différents réseaux (tel que celui de l’AEFE – Agence pour l’enseignement français à l’étranger – notamment, le CRAP-Cahiers pédagogiques), j’anime plusieurs modules de formations sur les EHP et la méditation de pleine conscience au Plan Académique de Formations de l’académie d’Aix-Marseille, ainsi que pour le rectorat de la Martinique. En 2021-22, je suis également intervenue en tant formatrice à l’INSPE (Institut National Supérieur du Professorat et de l’Education) d’Aix-Marseille, sur une unité d’enseignement optionnelle « méditation de pleine conscience et apprentissages » pour les MASTER MEEF (Métiers de l’Enseignement, de l’Education et de la Formation) 1ère et 2ème années.

Etant en contact avec un réseau de chercheurs et d’experts en la matière, je mets en place la méditation laïque en classe depuis une quinzaine d’années.

C’est cette légitimité qui m’a conduite aujourd’hui à écrire un livre sur mes pratiques.

« Nous passons 15 ans à l’école et pas une fois on nous apprend la confiance en soi, la passion et l’amour qui sont les fondements de la vie », Albert Einstein

Ma philosophie

Enseignant… « en-seignant »… « en saignant » ! C’est une collègue qui un jour m’a fait penser à ce mot dont la connotation est tellement violente : l’enseignement se ferait dans la souffrance, le « sang » ! Et c’est pourtant bien ainsi que nos élèves, mais aussi nos professeur.e.s voient l’éducation et l’enseignement : dans la douleur, dans le manque de reconnaissance, dans le stress quotidien !

Trop de collègues souhaitent quitter l’Education Nationale pour se reconvertir, travailler dans le privé, ou encore : ouvrir une école alternative. C’était mon cas il y a une dizaine d’années, jusqu’à ce qu’une Inspectrice croie en mon projet de faire entrer l’émotion à l’Ecole ! C’est alors que l’espoir est revenu et que j’ai commencé à avoir l’intime conviction que c’est à l’intérieur, « les mains dans le cambouis », que nous parviendrons, petit à petit, à changer notre regard sur notre métier – parfois difficile ! D’ailleurs, d’autres pays ont réussi le pari. Les pays nordiques, le Canada, la Suisse ont déjà mené une réflexion profonde concernant l’éducation depuis quelques années (la méditation est entrée dans l’emploi du temps de l’élève en Norvège notamment). Si eux y sont parvenus, je suis convaincue que le système français peut aussi se transformer pour le bien de tous les élèves, enseignants et parents.

C’est d’ailleurs par les divers témoignages que j’ai eus depuis quelques années de la part des élèves, mais aussi de leurs parents, que j’ai pris conscience qu’il était nécessaire, voire indispensable, d’en faire un programme annuel. Même le choix des œuvres à lire en classe tient compte des différents apports en réflexion personnelle.

Je souhaite vraiment que la plupart des collègues se disent que changer leur regard sur le système, peut changer le système. Je crois profondément en une pédagogie plus positive et humaniste et chaque année mes élèves me donnent raison : c’est la magie qui opère parce que le français et la littérature ne leur sont pas enseignés de façon « traditionnelle ». Le fait d’installer la méditation, leur donner des outils pour se concentrer, avoir confiance en eux, vivre ensemble, comprendre et accueillir ses émotions : c’est un ensemble qui fait que la classe est différente et le rapport avec mes élèves l’est tout autant.

« L’élève n’est pas un vase que l’on remplit, mais un feu qu’on allume », attribuée à Montaigne